Extraction automatique d’indicateurs de santé des systèmes d’informations de soins: le projet Global Health Barometer

Authors

  • Ousmane LY Agence Nationale de Télésanté et d'Informatique Médicale
  • Gustave Karara Department of biostatistics and medical informatics, Faculty of Medicine and Pharmacy, Vrije Universiteit Brussel, Brussels, Belgium
  • Marc Nyssen Vrije Universiteit Brussel
  • Frank Verbeke Vrije Universiteit Brussel

DOI:

https://doi.org/10.12856/JHIA-2013-v1-i1-75

Abstract

Contexte et objectifs:

Dans la grande majorité des pays à faibles ressources, la collecte d’indicateurs de santé et l’organisation d’un rapportage fiable sur les activités des structures sanitaires restent aujourd’hui un important problème. Pourtant, de nombreux acteurs comme les ministères de la santé, les projets de financement basé sur la performance, les programmes d’assurance maladie et bien d’autres dépendent en grande partie d’informations complètes et correctes sur les systèmes de santé.

A ce jour, l’enregistrement et la centralisation des indicateurs se réalise dans la plupart des pays principalement à l’aide de procédures d’enregistrement parallèles et redondantes (systèmes nationaux d’informations sanitaires, DHIS2, programmes verticaux comme le VIH, TB et autres), avec des registres qui sont souvent spécifiques pour chaque destinataire. Dépendant du nombre de partenaires impliqués, certains centres de santés en région sub-saharienne doivent remplir périodiquement plus de 30 registres différents. Ce travail représentant une charge médico-administrative supplémentaire excessive, la qualité des informations fournies est très souvent inexploitable. Parfois même, des données totalement fictives (copies légèrement modifiées d’anciens rapports) sont envoyées par des centres qui manquent de temps et de personnel pour correctement réaliser cette activité.

Suite à ces constats, en 2010 le projet du Global Health Barometer (GHB) a été mis sur pied, avec comme objectif de fournir un rapportage alternatif d’indicateurs de santé basé sur l’extraction d’informations des systèmes d’informations de soins (SIS) présents dans les structures sanitaires sub-sahariennes.

 

Méthodes:

Le projet a été conçu autour de la création d’un data-warehouse de santé (DWS), pouvant accueillir un grand nombre de différents types de données sanitaires (administratives, financières, pharmaceutiques, laboratoires, cliniques, statistiques etc.). Le DWS devrait être accessible à travers une interface web et une série d’interfaces informatiques devraient être définies pour permettre aux SIS d’envoyer des informations à cette base de données centrale. Les interfaces spécifient aussi bien la syntaxe des messages que la sémantique de leur contenu, tout étant basée au maximum sur des classifications internationales comme la CIM-10, la CISP-2 ou le LOINC.

Une implémentation pilote devrait ensuite être mise en place sur base d’une sélection de SIS existants, dans lesquels un nombre de modules d’extraction spécifiques pour le GHB devraient être intégrés.

 

Résultats:

Le DWS a été développé en 2010 et est accessible via le web sur un URL public : http://www.globalhealthbarometer.net. Une implémentation pilote a été réalisée sur base d’un SIS à sources libres (OpenClinic) qui était déjà déployé en 2010 dans une vingtaine de sites au Rwanda, au Burundi, en Belgique et en RDC. Au cours des 3 années de l’étude, d’autres hôpitaux situés au Mali et au Congo-Brazzaville ont encore été ajoutés. En 2013, 35 sites sont interconnectés dans un VPN dédié au projet et envoient chaque nuit sans aucune intervention utilisateur un nombre important d’indicateurs structurés au DWS. Il s’agit d’indicateurs démographiques, financiers, diagnostiques, laboratoires, des chiffres de mortalité et même des indicateurs informatiques (espace disque libre, mémoire utilisée etc.) informant la cellule centrale sur l’état des différents serveurs. Le volume de données récoltées est vaste : en août 2013 plus de 2 millions de dossiers patients, 300.000 hospitalisations, plus de 2 millions de consultations et plus de 13 millions de prestations ont été documentés dans l’implémentation pilote du DWS pour 35 hôpitaux.

A travers l’interface web, ces données peuvent être interrogées à tout moment par les utilisateurs disposant d’un code de sécurité qui leur donne accès aux à un nombre de sites correspondant à leurs responsabilités. Le site web offre non seulement la possibilité de tirer des statistiques ou de générer des graphiques, mais permet également d’automatiser un nombre d’opérations comme l’impression centralisée de cartes d’identification ou le transfert de données de couverture maladie et de facturation entre prestataires de soins et assureurs.

 

Conclusions:

Sur base des résultats obtenus au cours des 3 années de cette étude pilote, l’utilisation secondaire des données de soins moyennant des procédures d’extraction automatiques s’avère une alternative potentiellement attractive pour un nombre de procédures existantes de collecte d’indicateurs de santé. Les extraits étant basés sur des données réelles de soins et aucun travail supplémentaire n’étant nécessaire pour la production des indicateurs, on pourrait espérer obtenir des rapports plus complets qui correspondent mieux à la réalité du terrain.

Les expériences dans le cadre de ce projet avec la transmission de données d’assurance maladie entre prestataires de soins et assureurs confirment que, moyennant un nombre de développements supplémentaires, des systèmes comme le GHB pourront en plus jouer un rôle de passerelle de données dans le futur. Pensons aux possibilités de rapportage central (plus besoin d’envoyer des rapports par les structures sanitaires), l’implémentation de la couverture maladie universelle, la surveillance épidémiologique, les programmes de financement basé sur les performances et bien-sûr la retransmission de données aux différents programmes verticaux de santé. Dans ce cadre, une intégration avec le DHIS2 est actuellement en développement.

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Author Biographies

  • Ousmane LY, Agence Nationale de Télésanté et d'Informatique Médicale
    Dr Ousmane Ly Directeur Général Agence Nationale de Télésanté et d'Informatique Médicale, Ministère de la Santé, ACI2000 - Bamako, République du MALI Tel : +223 20 22 38 44/ Mobile : +223 76 13 44 70 Fax : +223 20 22 38 41 / +223 20 22 37 83 http://www.sante.gov.ml, http://www.antim.sante.gov.ml E-mail : ousmanely@sante.gov.ml / oussouly@gmail.com   Titulaire d’un Certificat Universitaire d’Informatique Médicale de l’Université de Génève (Suisse) et d’un Diplôme d’Etude Approfondis Grade Master en Informatique Médicale obtenue en juillet 2004 à l’Université Pierre Marie Curie (Paris VI). Il poursuit actuellement un Phd à l’Université VUB de Bruxelles sur financement de la coopération technique belge. Il est Médecin diplômé d’Etat de la Faculté de Médecine de Bamako.   Au plan professionnel : Dr Ly Ousmane après avoir été chargé de coordonné l’ensemble des activités TIC et Santé (E-Santé/Cybersanté) au Bureau du Point Focal Télésanté et Informatique Médicale (Secrétariat Général) du Ministère de la Santé de la République du Mali, est actuellement le Directeur Général de l’Agence Nationale de Télésanté et d’Informatique Médicale (ANTIM). Il est Maître Assistant au DER de Santé Publique et Spécialités de la Faculté de Médecine, Pharmacie et d’Odontostomatologie de l’Université de Bamako. A ce titre il donne des cours d’informatique Médicale et de santé publique aux étudiants en Médecine et Pharmacie. Il est attaché d’enseignement du Master en ligne de l’ISPED de Bordeaux depuis 2008 ; chargé de l’encadrement des séances de révision le UE INF 103 (Base des données).  Il est également chargé de l’enseignement de la Recherche Bibliographique, des systèmes d’informations sanitaires et de la cybersanté dans le programme de Master en Santé Publique de la FMPOS.   Il a été Coordinateur exécutif de 2002 à 2007 du premier Projet pilote de télémédecine du Mali « REIMICOM - Kènèya Blown ». De septembre 2004 – Septembre 2007 : Coordinateur Afrique pour le projet RAFT (Réseau en Afrique Francophone pour la Télémédecine) et de septembre 2002-Juillet 2003 : Responsable des projets Afrique de Télémédecine, de la Division d’Informatique Médicale des Hôpitaux Universitaires de Genève en Suisse. De 2000 à maintenant, Il est Consultant Indépendant en Nouvelle Technologie de l’Information et de la communication appliquée au secteur de la santé. Il a été engagé en 2010 par l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS-WAHO) comme consultant principal pour développer le Plan Stratégique (2011-2013) de Développement de la Cybersanté dans l’espace CEDEAO. Depuis Septembre 2008, il est membre de la commission internationale du CATEL (Club des Acteurs de la Télésanté – France). Depuis Août 2011 il est le secrétaire exécutif du Réseau National d’Education et de Recherche du Mali (MaliREN) et Responsable du comité renforcement de capacités du réseau de l'Afrique de l'Ouest et du Centre dédié à l'éducation et la recherche (WACREN).   Dr. Ousmane Ly: Dr Ly is the General Director of National Agency of Tele-health and Medical Informatics, Ministry of Health in Mali.  He is a Medical Doctor, holds a diploma in Medical Informatics from the University Pierre Marie Curie in Paris and a PhD at the Vrije Universiteit Brussel.  He is also a graduate of the University of Bamako’s Faculty of Medicine.  Dr. Ly was formerly a lecturer at the University of Bamako (Faculty of Medicine) in the areas of public health and E-Health. From September 2002 to July 2003, he was head of African telemedicine projects for the Division of Medical Informatics of the University Hospitals of Geneva. From 2002 to 2007, he was Executive Coordinator of the first telemedicine pilot project in Mali. Since 2000, he has been an independent consultant in information technology applied to the health sector (E-Health). In 2010 he has been appointed has principal consultant by WAHO, to develop a regional E-Health Strategic Plan for ECOWAS member’s state. Dr Ly is also executive secretary of MaliREN (Research and Education Network of Mali), and leads the capacity building Committee in the West and Central African Research and Education Network (WACREN).
  • Marc Nyssen, Vrije Universiteit Brussel
    Département de Biostatistique det d’Informatique Médicale, Faculté de Médecine et Pharmacie, Vrije Universiteit Brussel, Bruxelles, Belgique

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Published

2013-09-18

How to Cite

Extraction automatique d’indicateurs de santé des systèmes d’informations de soins: le projet Global Health Barometer. (2013). Journal of Health Informatics in Africa, 1(1). https://doi.org/10.12856/JHIA-2013-v1-i1-75

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